L'art de la joie

Goliarda Sapienza

L'art de la joie

Goliarda Sapienza

Viviane Hamy, 2005
Traduction : Nathalie Castagné

Dans le roman, tout tourne autour de la figure de Modesta : une femme vitale et dérangeante, puissamment immorale selon la morale commune. Une femme sicilienne où se fondent la chair et l'intellect. Modesta naît dans une maison pauvre mais dès le début, elle est consciente d'être destinée à une vie au-delà des frontières de son village. Encore adolescente, elle est envoyée dans un couvent puis dans une maison de nobles où, grâce à son talent et à son intelligence, elle parvient à se convertir en aristocrate par le biais d'un mariage de convenance. Tout cela sans cesser de séduire des hommes et des femmes de tout type. Amie généreuse, mère affectueuse, amante sensuelle : Modesta est une femme capable de bouleverser toutes les règles du jeu pour jouir du vrai plaisir, défiant la culture patriarcale, fasciste, mafieuse et oppressive dans laquelle elle vit. "L'arte della gioia" est l'œuvre scandale d'une écrivaine. C'est une autobiographie imaginaire. C'est un roman d'aventure. C'est aussi un roman de formation. Et c'est aussi un roman érotique, politique et psychologique. En somme, c'est un roman indéfinissable qui conquiert et bouleverse.

Goliarda Sapienza est née à Catane dans une famille socialiste révolutionnaire. À partir de l'âge de seize ans, elle a vécu à Rome, où elle a étudié à l'Académie d'Art Dramatique. Dans les années cinquante et soixante, elle a joué en tant qu'actrice de théâtre et de cinéma, travaillant notamment avec Luchino Visconti (dans Senso), Alessandro Blasetti et Citto Maselli. À son premier roman, "Lettera aperta" (1967), ont succédé "Il filo di mezzogiorno" (1969), "L'Università di Rebibbia" (1983), "Le certezze del dubbio" (1987) et, à titre posthume, "L'arte della gioia" (Stampa Alternativa 1998 et Einaudi 2008 et 2009), "Il destino coatto" (2002), "Io, Jean Gabin" (2010), "Il vizio di parlare a me stessa" (2011), "La mia parte di gioia" (2013), la collection de poésies "Ancestrale" (2013), "Elogio del bar" (2014), "Tre pièces" (2014) et le roman "Appuntamento a Positano" (2015).

La mer attendait, je la regardais avec le regard enfantin, large et flottant d’Eriprando. C’était l’été, et il fallait que je vole à cette mer un peu de sa liberté. Pour le faire, je devais la comprendre, la toucher de mon corps comme Beatrice savait le faire. C’était curieux, mais Beatrice, comme lorsqu’elle dansait, ne boitait presque plus quand elle courait le long de la plage. Me décider à entrer dans l’eau fut la chose la plus difficile qu’il m’eût été donné d’affronter jusque-là. Cette mer était dure, et me rejetait sans générosité. Je luttais pour saisir ce corps liquide qui m’échappait en me surprenant de toutes parts. Je perdais l’équilibre, je reculais en vitesse à quatre pattes pour me retrouver repoussée sur la plage, à bout de souffle.

Nous avons choisi ce livre parce que…

Il parle du sport comme initiation à la liberté.

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