Autoportrait de l’auteur en coureur de fond

Murakami Haruki

Autoportrait de l’auteur en coureur de fond

Murakami Haruki

Éditions Belfond, 2009
Traduction : Hélène Morita

À l’aube de la soixantaine, l’auteur s’attelle à un autoportrait à travers le prisme de la course à pied, sport qu’il a adopté dès lors qu’il a commencé son travail d’écrivain, quelque trente ans plus tôt.
De ses débuts balbutiants à ses préparations de marathons dignes de très bons coureurs, comme celui de New York, Murakami révèle comment il a peu à peu dompté ses muscles, son souffle et son rythme cardiaque, développé son endurance. Il existe bien un lien entre le fait d’écrire des romans, nous dit Murakami, et la course de fond, à tel point que, sans ce sport, ses romans auraient été « autres », pour ne pas dire de moindre qualité. Petit à petit, s’élabore une analyse du lien intrinsèque qu’il discerne entre une activité de course à pied régulière et la force vitale aussi physique que mentale nécessaire pour écrire. Pratiquer un sport d’extérieur en solitaire de haut niveau, avec ses douleurs, ses petites victoires uniquement sur soi-même, l’apprentissage des capacités de son propre corps, la gestion des conditions météorologiques, n’est-il pas un peu similaire à la discipline que s’impose l’auteur, assis seul à son bureau face à une page blanche ? Quoi qu’il en soit, la vitalité acquise grâce à ce sport permet à l’auteur, non pas de satisfaire l’objectif de vivre plus vieux, mais de vivre pleinement, et cela sans doute aussi nourrit l’écriture.

Né en 1949, Murakami Haruki, multiprimé, traduit dans le monde entier, est l’un des écrivains japonais contemporains les plus lus. Il classe lui-même son œuvre en six catégories – les romans longs, les romans courts, les nouvelles, les traductions, les essais, les enquêtes – qui « s'entrelacent et se compensent ».

Sur le fond, je suis d’accord avec le fait d’écrire des nouvelles n’est pas un type de travail qui vous maintient en bonne santé. Lorsque nous nous lançons dans un projet d’écriture, que nous créons une histoire avec nos mots, une sorte de substance toxique, tapie au plus profond de chaque être humain, ressort à la surface, que cela nous plaise ou non. Tous les écrivains ont à faire face, plus ou moins, à ce principe délétère et, conscients du danger qu’il recèle, doivent se débrouiller pour transiger avec.

Nous avons choisi ce livre parce que…

Sans prosélytisme, l’auteur lève un voile sur sa vie privée dans ce récit intimiste qui, par petites touches simples, débouche sur une réflexion plus vaste sur la vie. Que vous pratiquiez la course ou non, cette lecture vous fera ressentir les effets de la course !

Où trouver ce livre

À la Bibliothèque de la Maison de la culture du Japon à Paris et à la librairie JUNKU